Le Théâtre de l’Incendie est basé à Saint-Etienne dans le département de la Loire, ancré dans son territoire en région Auvergne-Rhône-Alpes, mais il a vocation à diffuser ses spectacles, créations et spectacles du répertoire, sur l’ensemble du territoire national.
La compagnie est présente artistiquement sur l’agglomération stéphanoise, son territoire d’implantation, grâce à une collaboration effective avec les institutions artistiques et culturelles locales, la Comédie de Saint-Etienne – centre dramatique national, le Centre culturel de la Ricamarie ou la compagnie est en résidence, l’Opéra de Saint-Etienne, … la compagnie est en lien avec l’ensemble des acteurs culturels de son lieu d’implantation. Cette collaboration avec les lieux de diffusion locaux nous permet de poursuivre, d’enrichir et de renouveler la relation que nous tissons depuis près de vingt-cinq années avec les publics de l’agglomération stéphanoise.
La compagnie travaille également à être présente sur l’ensemble du territoire national et sur l’ensemble des cercles de diffusions : Centres dramatiques nationaux, Scènes nationales, Scènes conventionnées, Théâtres de ville, mais également des lieux de diffusion plus modestes dont nous estimons le travail et l’engagement.
C’est le titre générique que nous donnerons aux créations et aux recherches théâtrales des quatre ans à venir. Comment penser les métamorphoses de notre monde, les suites à lui donner ?
En interrogeant quelques chefs-d’œuvre modernes de l’art dramatique qui évoquent la fin d’un monde et celui qui vient après lui, nous tenterons avec jeu et pensées partagées, de proposer une alternative à la litanie des prophètes de l’apocalypse.
Autant de SUITES sans FINS, d’histoires et de jeux, pour nous retrouver, pour questionner le présent et inventer les mondes à venir, pour prendre à bras le corps et affronter, pour la déjouer joyeusement, l’annonce tonitruante de la fin – démocratique, climatique, humaine… du monde. Il s’agit d’être les traducteurs de l’intime, du poétique et du politique, plus que jamais entremêlés, et généreusement ouverts à tous, pour résister par le plaisir.
Trois nouvelles créations seront proposées entre 2022 et 2025. Ces trois projets auront en commun la parole, l’art de l’acteur, l’espace d’une présence formulée. Ils exploreront le langage comme révélateur et outil exploratoire de l’humain.
Sur ce thème ouvert de FIN(S)… et SUITE ! ce prochain cycle sera l’occasion d’une commande à un auteur vivant, Simon Grangeat, mais également d’un voyage dans l’espace et le temps en explorant et réinterrogeant deux grandes voix de la modernité théâtrale, Samuel Beckett et Anton Tchekhov. Nous créerons ces trois prochaines saisons :
L’infâme – Simon Grangeat
Nous nous sommes rencontrés avec l’auteur Simon Grangeat au Centre culturel de la Ricamarie où nous partageons, dans un même moment, une résidence artistique. Après plusieurs rencontres, plusieurs échanges, une plus grande connaissance de l’univers artistique de l’autre – notamment à travers la lecture de textes – nous avons interrogé la possibilité, à partir des désirs et des obsessions de chacun, d’une collaboration autour d’un projet de création théâtrale.
Un des points de convergence entre nos univers, en plus de l’art théâtral et du goût pour les textes, est l’intérêt que nous portons à l’adolescence et aux adolescents spectateurs. Cela nous a amené à proposer à Simon d’écrire une pièce de théâtre avec la perspective qu’elle soit jouée devant un public d’adolescents, collégiens et lycéens spectateurs.
Nous avions le désir, dans ce cycle de quatre ans, de reconduire l’expérience (nous avions créé en 2019 : Qu’est-ce que le théâtre ? de H. Blutsch et B. Lambert) d’une création qui puisse être le produit d’une résidence dans des établissements scolaires. Que cette création puisse être donnée au sein d’un collège et/ou d’un lycée, dans le cadre de la salle de classe (qui constitue l’espace de jeu), dans un temps limité (45 minutes), sans technique (lumière), donc essentiellement fondée sur le verbe et sur l’art de l’acteur. En plus de la durée de la pièce, l’autre contrainte que nous avons donnée à l’auteur est qu’il écrive une pièce pour deux jeunes comédiennes.
Simon Grangeat a accepté notre invitation. Il a écrit L’Infâme dans le cadre du premier volet d’une résidence artistique dans les deux établissements qui nous accueillerons pour la création à la rentrée (sept. 22). Simon Grangeat définit cette nouvelle œuvre comme une pièce d’émancipation, qui :
… » débute dans la honte de soi, dans le sentiment d’humiliation et de désagrégation. Elle s’achève avec la victoire de la guerrière, ferme dans sa volonté de vivre et de se construire un avenir, pleine de force pour demain. Elle s’achève loin de l’amertume et du ressentiment. Entre les deux, des histoires de brodeuses, de couturières, de tisseuses ; des histoires de fils noués et de fils coupés. L’Infâme est une histoire de liens. Ceux qui nous brisent. Ceux dont on se libère. Ceux que l’on tisse. »
A partir de septembre 2022, durant 6 semaines, le Lycée Testud au Chambon Feugerolles et le Collège Les Bruneaux à Firminy nous accueillerons pour créer l’Infâme. Nous « habiterons » pendant cette période une salle de classe, devenue espace de répétitions puis de représentations, ouverte en permanence aux élèves, pour affirmer une forme de permanence artistique, proposer une parole poétique inscrite dans le concret du quotidien et sensibiliser à l’acte de création, élèves, artistes et pédagogues, dans un rapport renouvelé à l’acte théâtral, qui signifie inventer ensemble. L’équipe artistique, qui partagera le quotidien des élèves, travaillera aux mêmes horaires qu’eux. A côté du travail de répétition seront imaginés avec les professeurs et les élèves des temps d’échanges et d’ateliers …
L’Infâme se réalisera en partenariat avec le Centre culturel de la Ricamarie.
La pièce sera donnée pour une série de représentations dans chacun des deux établissements ou elle a été créée puis sera donnée en tournée.
Les deux interprètes qui seront distribuées pour la pièce sont deux jeunes comédiennes issues de l’Ensatt Louise Bénichou et Alizée Durkheim-Marsaudon.
Fin de partie – Samuel Beckett
« Rien n’est plus drôle que le malheur » S. Beckett
Le monde de Beckett : Écouter cette voix qui traverse toute l’œuvre
En 1994, La rencontre avec l’œuvre de Samuel Beckett, puis le soutien de Jérôme Lindon et des Éditions de Minuit, furent des évènements pour le Théâtre de l’incendie qui commença son projet de compagnie – sous le nom « le poème et les voix de la modernité » – en portant à la scène la trilogie romancée Molloy – Malone meurt -L’innommable.
Après les romans, le travail d’exploration de l’œuvre beckettienne se poursuivie avec les pièces Oh les beaux jours et Tous ceux qui tombent. Et plus récemment avec la création de En attendant Godot.
Revenir à Beckett, en décidant de mettre en scène Fin de Partie, c’est continuer le travail d’une obsession vitale, d’un attachement sans faille à l’écoute d’une voix unique traversant toute l’œuvre, une voix interrogeant toujours notre temps, nos vies, l’éthique et l’esthétique, et le désir de partager ce jeu et cette pensée avec le plus grand nombre.
En 1957, Fin de partie entre dans l’histoire du théâtre, quatre ans après Godot, comme une réponse à la pièce qui bouleversa la dramaturgie traditionnelle. Écrites après-guerre, en français, à quatre ans d’intervalle, les deux pièces interrogent la possibilité de raconter encore une histoire, de rêver un récit alternatif. De penser ensemble.
Une histoire de liens humains, une partition de mots.
Dans un lieu confiné vivent Hamm, aveugle et paralytique dans son fauteuil roulant, et Clov, boiteux, son esclave, son domestique ou son fils adoptif ? Dans des poubelles (sur)vivent Nell et Nagg, les vieux parents de Hamm. Et tout cela comme depuis toujours et à jamais. Mais aujourd’hui ça va peut-être enfin tout à fait finir : Clov partira-t-il, comme il l’annonce, abandonnant Hamm à lui-même ?
Ils ne sortiront jamais de leur prison. Ils semblent eux-mêmes des corps-prisons enfouissant leurs rêves et leurs velléités dans le silence qui entourent leurs paroles.
Seuls échappés à ce monde verrouillé : l’humour et l’affabulation (le « roman » que Hamm tente d’écrire à voix haute), à l’instar de deux petites lucarnes dans le container qui leurs sert de refuge, par lesquelles Clov regarde d’un côté la mer et de l’autre la terre, nature lointaine et inaccessible. Comme un écho inattendu à la crise climatique que nous vivons aujourd’hui, Fin de Partie sépare l’homme reclus et la nature mise à distance car ils sont dangereux l’un pour l’autre.
La pièce nous propose donc trois générations, enfermées dans le même container, partageant leurs souvenirs, leurs peurs et leurs désirs d’en finir, leurs querelles éternelles. Ils sont des échantillons de l’humanité en train de finir, les représentants de la « longue suite des êtres », boitant dans le noir, ou déjà dans la grande benne à ordure mondiale. Juste avant la fin du monde, ou juste avant le prochain monde ? Fin…et suites ? Car si la mort est évoquée à tout bout de champs, l’espoir (ou la peur) d’une résurrection n’est pas non plus totalement écartée.
Malgré ses aspects noirs et cruels, toute la pièce semble ne parler que d’une chose : les rapports humains, la nécessité d’être avec l’autre, de le sentir près de soi. Une histoire de symbiose. Deux êtres s’entretuent et se raccrochent l’un à l’autre pour entamer une danse de survie, tango pathétique et burlesque à la fois. C’est aussi une émouvante autopsie de l’éducation, de la filiation, de la transmission entre les générations.
Fin de partie est un objet théâtral fascinant où Beckett convoque des formes dramatiques très différentes (pantomime, burlesque, minimalisme, tragique et comique) afin de les confronter, de les mettre en relation, de créer des chocs féconds, des ruptures et des contrastes de jeu confinant à une approche plus musicale que psychologique. Pièce organique (dits et non-dits en dialogue, mots et silences activant une sensible dialectique), Fin de Partie est une partition humaine.
Beckett explore comme nul autre les bas-fonds de l’être, les misérables émouvants et drôles que nous sommes. Comme une facétieuse épitaphe, Clov dit sans cesse à Hamm « Je te quitte, j’ai à faire ». Et il ne part jamais (à moins que). Ils rajoutent « Tu crois à la vie future ? – La mienne l’a toujours été. » Les dialogues sont ici autant de coups et contres-coups échangés par Hamm et Clov, engagés dans un jeu d’échec verbal, dans un corps à corps familial en milieu hostile.
Il faut jouer pour vivre. Cette pièce parle du théâtre. Et du dialogue comme seule échappatoire au désespoir. Les références au théâtre, à la représentation qui se joue là sont permanentes. « à moi de jouer » est la première réplique de Hamm. Et toujours joueur, Hamm lance à la fin de la pièce : « Puisque ça se joue comme ça… Jouons ça comme ça ! »
« Mes seuls amours furent les mots, quelques-uns… » disait Beckett qui continue obsessionnellement de jouer avec les mots, d’ouvrir et de renouveler la langue française, cette langue qu’il ne parlait pas à quinze ans et dont il va devenir un représentant nobélisé.
Fidélité de travail et désirs d’acteurs
Parfois le désir d’une création commence par un choix d’acteurs. C’est le cas pour Fin de partie.
La fidélité et la confiance qui depuis quelques spectacles ont cristallisé notre relation artistique, nous ont conduit vers Jean-Claude Bolle-Reddat et Maxime Dambrin, pour incarner Hamm et Clov (tout particulièrement après avoir joué Estragon et Lucky dans Godot). Après la commune déclaration de désir pour une œuvre, comme un pacte artistique, le rêve est clair et partagé. Se connaître, se comprendre (parfois sans avoir besoin de trop parler) est une chance pour inventer ensemble. L’échange est fécond d’une troupe soudée et fervente pour « ouvrir » une telle pensée, habiter un monde si singulier.
Oncle Vania – Anton Tchekhov
« Qu’y faire ? Nous devons vivre. Nous allons vivre, oncle Vania… » Tchekhov
Maxime Gorki à Tchekhov : « Pas moyen d’écrire clairement, ce que cette pièce vous fait naître dans l’âme, mais je sentais cela en regardant vos personnages : c’était comme si on me sciait en deux avec une vieille scie. Les dents vous coupent directement le cœur, et le cœur se serre sous leurs allées et venues, il crie, il se débat. Pour moi, c’est une chose terrifiante. Votre Oncle Vania est une forme absolument nouvelle dans l’art dramatique, un marteau avec lequel vous cognez sur les crânes vides du public. » (Lettre de 1898)
Cinquante ans avant Beckett, à l’aube du vingtième siècle, Anton Tchekhov écrit Oncle Vania, révolutionnant l’art dramatique de son temps, en décrivant des humains qui ne sont pas des héros, mais des « gens ordinaires », pétris de rêves jamais aboutis ou réalisés, mélancoliques habitants d’une époque approchant de sa fin, se laissant porter par une vague qui bientôt les transformera.
Avec le génie d’un peintre impressionniste des sentiments, Tchekhov trouve les mots pour dire l’air du temps et annonce une révolution qu’il ne connaîtra pas (il meurt en 1904) mais qu’il pressent.
« Oncle Vania. Scènes de la vie de campagne en quatre actes », voilà le cadre du quotidien d’une famille, d’une petite société, qui se trouve déréglée par la présence du professeur Sérébriakov, s’installant pour quelques temps dans la propriété de sa première épouse, en compagnie de sa jeune et désirable femme, objet de trouble pour le médecin Astrov, passionné d’écologie, et de Vania, éternel ruminant de sa vie ratée.
Tous ces personnages, impuissants, paradoxaux (humains, trop humains !) restent absurdement attachés à leur mode de vie et ne sont pas prêts à changer. Lucides dès le départ, ils savent la trahison de leurs idéaux, le poids du temps et la force des habitudes, la peur de révolutionner la vie qui reste à vivre. Ils aiment à parler d’un futur lointain où l’humanité sera heureuse, grâce à leur sacrifice, c’est leur consolation.
Scènes de velléitaires humains en milieu naturel, cette petite troupe de solitudes croisées doit « faire société ensemble », et nous observons ces boutures d’hommes pour mieux nous reconnaître. La vision de Tchekhov est pleine d’une charge émotionnelle bouleversante, entre humour noir et folle tendresse, créant l’empathie, l’espoir et l’inquiétude comme autant d’outils d’éveil.
Tchekhov, peu confiant en ses capacités dramatiques, invente un nouveau type de drame qui rompt radicalement avec la dramaturgie classique d’une action bien construite selon les principes établis dans la Poétique d’Aristote. Et c’est en marchant intuitivement dans l’inconnu qu’il va ouvrir une fenêtre sur la modernité dramatique. La situation et l’action d’Oncle Vania ne manque pas de cohésion ni de cohérence, mais elle n’avance pas selon les schémas vieux de deux mille ans, car elle ne semble pas donner à voir des personnages « importants » à travers une histoire « extraordinaire ». Oncle Vania met en effet en scène une impasse existentielle où se trouvent piégés des personnages banals conscients d’avoir raté leur vie. Vania est avant tout une pièce sur un rapport désillusionné à la vie qui reste à vivre. Car si les personnages n’attendent plus rien de la vie, ils ont toujours envie de vivre. Formidable nourriture pour des acteurs, les personnages paradoxaux de Vania, même désabusés sont pleins d’une énergie vitale, d’emportement, de rythme, d’une pulsion dramatique. « Qu’y faire ? Nous devons vivre. Nous allons vivre, oncle Vania… » écrit Tchekhov, et Beckett ajoutera cinquante ans plus tard : « Chaque jour envie, d’être un jour en vie…non certes sans regret, un jour d’être né ».
Vania est la réécriture d’une pièce de 1889 mal accueillie par le public, L’Homme des bois. La pièce aurait pu s’appeler Astrov, tant ce personnage est central et moderne sur les deux thèmes de l’amour impossible et de sa vision de la destruction de la nature par l’homme, entrainant sa propre chute. Astrov dénonce le plus souvent la destruction à laquelle se livrent les hommes poussés à contenter leurs besoins primaires sans rien construire en retour et sans avoir une vision plus large. Son regard se porte en particulier sur les forêts dont l’abattage laisse place à une nature dégradée alors que la forêt est vitale pour préserver un équilibre et une biodiversité salutaires pour les hommes. Et, en l’entendant, nous transposons naturellement cette parole prophétique à l’échelle de notre petite planète actuellement en pleine crise climatique.
À l’acte IV, Astrov dit à Vania : « Ceux qui vivront cent, deux cents ans après nous, et qui nous mépriserons d’avoir vécu si bêtement, avec si peu de goût pour la vie… ceux-là, peut-être, trouveront le moyen d’être heureux, mais nous ! … Nous n’avons qu’un seul espoir, tous les deux : l’espoir qu’une fois couchés au fond de nos cercueils, nous soyons hantés par une vision… et qui sait ? … une vision, peut-être même… agréable… »
La question d’un avenir heureux est un thème récurrent dans le théâtre de Tchekhov. C’est dans un futur lointain que certains personnages de Tchekhov projettent leurs espoirs, croyant en pouvoirs régénérateurs de ceux qui viendront après eux. Ce qui leur reste comme espoir, c’est la croyance que la vie sera meilleure dans l’avenir. Et c’est bouleversant pour nous aujourd’hui d’entendre la question que les personnages de pièces Tchekhov nous posent, les yeux dans les yeux, dans cette grande proximité à travers l’espace et le temps. Le spectateur d’aujourd’hui, jeune ou moins jeune, sent qu’on lui parle de sa vie, qu’on lui tend la main et qu’on attend son écho, sa réponse à cette question : « Et vous maintenant, êtes-vous heureux ? ». Chantier humain à suivre…
Par les thèmes abordés, Oncle Vania ne semble pas avoir vieilli, mais au contraire respirer toujours au présent. Ces personnages ne cessent pas de raconter des histoires qui touchent au cœur l’ensemble des hommes. De son vivant, Tchekhov ne pensait sans doute pas aussi bien faire et réussir ainsi à créer les personnages de tous les temps, de tous les âges, de tous lieux. Nous allons les incarner avec radicalité, dans un espace jouant la proximité d’une troupe d’acteurs vibrant avec les publics d’un même souffle.
Un chef-d’œuvre classique, c’est quelque chose de jeune qui traverse le temps.
La compagnie poursuivra son travail de recherche avec la mise en place de plusieurs laboratoires artistiques au long cours. Parmi ces laboratoires artistiques, nous travaillerons sur les œuvres :
Du dramaturge autrichien Thomas Bernhard et en particulier sur l’adaptation pour la scène de son roman : Mes prix littéraires, recherche qui se réalisera en collaboration avec le comédien Jean-Claude Bolle-Reddat. Nous travaillerons également, avec la poétesse et comédienne Laurence Vielle à partir de l’œuvre de la romancière Catherine Guérard et plus précisément de son roman : Renata n’importe quoi. Nous souhaitons également entreprendre un travail de recherche, plus collectif, autour de l’œuvre de Jean-Luc Lagarce : Le pays lointain. Enfin dès février 2022, avec le soutien de l’Institut Français, et à l’invitation du Festival l’Univers des mots à Conakry (Guinée) nous animerons, pendant un mois, un chantier d’exploration théâtral autour de la pièce Nés du signe de l’auteur Camerounais : Sufo-Sufo.
De plus, la compagnie est engagée sous des formes plurielles dans un travail de sensibilisation des publics et de formation à l’art dramatique en direction d’amateurs, d’élèves comédiens et de comédiens professionnels :
Dans le cadre de notre résidence artistique au Centre culturel de la Ricamarie, nous animerons chaque année un stage de formation professionnelle à destination des comédiennes et comédiens professionnels. Dans ce cadre, dès avril 2022 nous dirigerons un stage autour des textes de Beckett et Genet. Un autre stage, en 2023, sera codirigé avec l’auteur Simon Grangeat.
Nous participerons également à des temps de formation en direction des élèves de l’École de la Comédie de Saint-Etienne, sur un texte de Simon Grangeat (oct. 2022) et sur l’œuvre de Samuel Beckett à l’automne 2023.
Toujours en partenariat avec le Centre culturel de la Ricamarie, nous nous engageons, dans le compagnonnage d’une équipe théâtrale émergeante, la compagnie la Tranchante, co-animée par Louise Forêt et Salomé Chabouzy.
La compagnie va poursuivre ses actions de médiation et de sensibilisation artistique autour de ses spectacles. De plus, vont s’inventer et se réaliser à partir de la création L’Infâme, nombre d’actions de sensibilisation que l’on souhaiterait originales, innovantes, et qui puissent se concevoir dans l’élan du processus de création, c’est-à-dire dans la relation qui se construira à ce moment, entre des adolescents et une équipe artistique immergée dans leurs établissements scolaires. A Saint-Nazaire, nous travaillerons sur une action artistique et culturelle conjuguant lecture et patrimoine naturel dans le cadre de notre résidence artistique à la Scène Nationale.
Dans un tout autre contexte, nous travaillerons en relation avec le département de la Loire a une action de sensibilisation artistique, à inventer, en direction d’un public de jeunes mineurs non accompagnés résidents dans le département de la Loire.
Nos actions culturelles et d’éducation artistique se réalise dans les nombreux lieux qui accueillent nos spectacles mais elles participent d’une présence artistique effective dans le cadre des deux théâtres avec lesquels nous partageons une relation privilégiée.
La compagnie a la chance d’être associée, depuis l’automne 2020, à deux théâtres, situés quasiment aux deux extrémités du fleuve Loire : le Centre culturel de la Ricamarie, à la périphérie de Saint-Etienne, résidence qui témoigne de l’ancrage de la compagnie sur son territoire d’implantation et le Théâtre : Scène Nationale de Saint-Nazaire, qui participe du rayonnement national de la compagnie.
Nos deux résidences ont commencé à un moment inédit ; bouleversant complètement nos projets de création, de diffusion, de médiation …, mais ne nous empêchant pas d’essayer, d’inventer et de tenter, malgré tout, de maintenir le lien.