
Contacts
Théâtre de l’Incendie
6 rue François Gillet, 42000 Saint-Étienne
- administration@theatredelincendie.fr facebook
- lfrechuret@hotmail.com facebook
- 06 82 42 27 76
- slimane.mouhoub@theatredelincendie.fr
06 82 16 35 49
Actualités
LE PIED DE RIMBAUD
D’après l’oeuvre d’Arthur RIMBAUD
Adaptation et mise en scène Laurent FRÉCHURET
Création lumière Sébastien COMBES
Avec : Maxime DAMBRIN (jeu) et Lionel MARTIN (musique)
ARTEPHILE - AVIGNON - DU 28 AU 31 OCTOBRE
Artephile - 5 b Rue du Bourg Neuf - 84 000 Avignon
Les 28, 29, 30 octobre à 19h le 31 octobre à 15h
Reservation 04 90 03 01 90 resa@artephile.com
Pour plus d’information suivez le lien :
https://artephile.com/mevents/le-pied-de-rimbaud/
«Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles,
et trouvais dérisoire les célébrités de la peinture et de la poésie moderne.
J’aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors,
toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ;
la littérature démodée, latin d’église, livres érotiques sans orthographe,
romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l’enfance,
opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n’a pas de relations,
républiques sans histoires, guerres de religion étouffées,
révolutions de mœurs, déplacements de races et de continents :
je croyais à tous les enchantements.»
Arthur Rimbaud - Alchimie du verbe.
Nos mêlées poétiques
AUTOMNE 2020
«Nous serons têtus, comme l’âne, comme l’incendie» Michaux
QU’EST-CE QUE LE THÉÂTRE ?
De Hervé Blutsch et Benoit Lambert
Mise en scène Laurent Fréchuret
Avec Lisa Robert-Cesaro et David Achour
Le Théâtre - Scène Nationale de Saint-Nazaire
Rue des Frères Pereire - 44603 St-Nazaire - 02 40 22 91 36
Du mardi 08 au vendredi 11 septembre 2020
Centre culturel de la Ricamarie
Avenue Maurice Thorez - 42150 la Ricamarie - 04 77 80 30 59
Lundi 5 octobre 2020 au Centre culturel de la Ricamarie, 20h
Du mardi 6 au lundi 12 octobre 2020 (en décentralisation)
LE TESTAMENT DU CURÉ MESLIER
De Jean Meslier (accompagné par Voltaire)
Adaptation Laurent Fréchuret et Olivier Guichard
Mise en scène Laurent Fréchuret
Avec Alain Libolt
Théâtre le Châtelard
23 rue de Meyrin, 01210 Ferney-Voltaire - 04 50 40 18 56
Mercredi 30 septembre 2020 à 20h30
Jeudi 1er octobre 2020 à 20h30
LE PIED DE RIMBAUD
D’après l’oeuvre d’Arthur Rimbaud
Adaptation et mise en scène Laurent Fréchuret
Avec Maxime Dambrin
Et en alternance, Hélène Breschand, Lionel Martin, Dominique lentin,
Bob Lipman, François Robin
Travelling Théâtre le Verso
61 rue de la Richelandière, 42000 Saint-Etienne - 04 77 47 01 31
Mardi 13 octobre 2020 à 20h
Mercredi 14 octobre 2020 à 20h
Jeudi 15 octobre 2020 à 20h
Vendredi 16 octobre 2020 à 20h
Dimanche 18 octobre 2020 à 16h30
Artéphile Bulle de création contemporaine
7 rue bourg neuf - 84000 Avignon - 04 90 03 01 90 - resa@artéphile.com
Mercredi 28 octobre 2020 à 19h
Jeudi 29 octobre 2020 à 19h
Vendredi 30 octobre 2020 à 19h
Samedi 31 octobre 2020 à 19h
Comédie de Ferney
33 grande rue, 01210 Ferney-Voltaire - 04 50 40 45 21
Vendredi 4 décembre 2020 à 20h30
Samedi 5 décembre 2020 à 20h30
Le Théâtre - Scène Nationale de Saint-Nazaire
Rue des Frères Pereire - 44603 St-Nazaire - 02 40 22 91 36
Mardi 15 décembre 2020 à 20h
Mercredi 16 décembre 2020 à 20h
En vous attendant...
«Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer.» Samuel Beckett
Ici et maintenant, le clown est aussi philosophe et poète, et il va enfourcher le tigre !
Sylvain Delcourt nous présente à lui seul un inventaire de personnages et de scènes glanées au fil de la parole foisonnante, tragi-comique du poète total.
C’est à une sorte d’invitation au je et au jeu que nous convie l’acteur. Dans une ambiance conviviale, la confidence fantaisiste et le délire joyeux vont danser sur la catastrophe. Le but de cette rencontre est le plaisir d’un moment partagé, d’un échange en forme de retrouvaille. L’affirmation que l’art est une rencontre, une relation.
Surprise des mots et amour du jeu, solo d’acteur multiple dans l’absurde ludique et déconfiné (durée : 35 minutes) + Rencontre, dialogue et retrouvailles (durée : 30 mn).
LES 23 & 24 JUIN À 20H00 AU THÉÂTRE LE VERSO
61 RUE DE LA RICHELANDIÈRE - 42 100 SAINT-ETIENNE
[Entrée libre mais réservation impérative au 04 77 47 01 31]
à partir de 13 ans, port du masque obligatoire.
FIL DES ACTUALITÉS
MARTIEN MARTIENNE
# novembre 2019
LE PROJET RIMBAUD
# mars 2018
HEUREUX, INVENTIF ET FRATERNEL 18
SAINTE DANS L’INCENDIE / UNE TROP BRUYANTE SOLITUDE
# février 2018
LES CHANTIERS NOMADES
# mai 2017
LES PRÉSIDENTES
# juin 2016
NOUS SOMMES AU RENDEZ-VOUS…
EN ATTENDANT GODOT
# décembre 2015
SAINTE DANS L’INCENDIE
# octobre 2015
LA JOIE, LE JEU, L’INCENDIE, AVIGNON !
EN ATTENDANT GODOT
# juillet 2015
EN ATTENDANT GODOT
CET ÉTÉ À LA BÂTIE
# juin 2015
NOTRE SAINTE BRULE À BRUXELLES !
# novembre 2014
VESTERNE / Théâtre du Rond-Point
# octobre 2014
À PORTÉE DE CRACHAT
# avril 2014
RICHARD III
# mars 2014
AVEC JOIE, AVEC VOIX !
À l’occasion des 20 ans du Théâtre de l’Incendie, nous sommes heureux de vous annoncer la création du nouvel enregistrement de la pièce radiophonique Tous ceux qui tombent de Samuel Beckett, et de l’édition d’un livre-disque.
- Création radiophonique dirigée par Laurent Fréchuret
- Son : François Chabrier
- Directeur de production : Slimane Mouhoub
- Avec : Martine Schambacher, Elya Birman, Eric Borgen, Thierry Gibault, Philippe Baronnet, Yves Gourvil, Nine de Montal, Aurore Parnalland, Albert Delpy, Mireille Mossé.
Théâtre de l’Incendie - Les Editions de Minuit - CDN de Sartrouville – 2014
Tous ceux qui tombent, pièce radiophonique en un acte pour onze personnages, a été composée d’abord en anglais, sous le titre All that Fall, en 1956, puis traduite en français par Robert Pinget en 1957. La pièce diffusée pour la première fois le 13 janvier 1957 à la BBC, puis en février 1959 à la RTF, connaît un très grand succès.
La radio est un média qui intéressa beaucoup Samuel Beckett. C’est sans doute cette réflexion sur le son en général, et non sur la seule voix, qui l’amène à imaginer une pièce où les effets sonores vont jouer un rôle capital.
« Jamais pensé à la technique du théâtre pour la radio, mais au plus profond de la nuit m’est venue une belle idée horrible pleine de roues qui grincent et de pieds qui traînent, d’essoufflements et de halètements, qui pourrait – ou pas – aboutir. »
Samuel Beckett
Présentation de la compagnie
Histoire
Le théâtre de l’Incendie, par Laurent Fréchuret
L’ÉTÉ 1991, un livre change ma vie : “Molloy” de Samuel Beckett, un roman qui est aussi du théâtre, un déclencheur qui va nous donner beaucoup de travail. Jérôme Lindon, aux Editions de Minuit, tout d’abord réticent, finit par nous accorder sa confiance amicale et les droits (limités à la région Rhône-Alpes) pour incarner sur scène la trilogie “Molloy - Malone meurt - L’Innommable”.
LE 16 DÉCEMBRE 1993, (sainte Alice), nous nous retrouvons avec quelques camarades au Grand Café de Lyon à Saint-Etienne, aujourd’hui un magasin de prêt à porter, pour fonder LE THÉÂTRE DE L’INCENDIE. Dans nos têtes des projets pour dix ans.
LES MOTS PEUVENT ÊTRE DES VIRUS — variété infinie de langues de bois — des outils de manipulation et de falsification de l’humain. Ils peuvent aussi être subversifs et jubilatoires, grands artisans de la liberté. Le théâtre aussi peut recouvrir diverses réalités. Et par exemple, rendre sensible quelque chose d’intime, de secret. Une arme pour donner corps au profond joyeux de toute révolte. Une possibilité de sortir de la grande galerie marchande pour se retrouver dans le terrain vague.
ET VOILÀ L’ACTEUR d’où sort la parole étrange, sincère, inquiétante, naïve, violente. Jeu mortel et jeu des enfants, douceur inavouée, cruauté (qui signifie : appétit de vie), nostalgie d’un monde perdu, intuition d’un monde à naître. Et voilà l’acteur, le monstre, l’humain et l’animal fabuleux. Voilà l’Incendie.
1994/98 : Tournées en Rhône-Alpes, en France… Après quatre ans de vagabondage, le Théâtre de Villefranche-sur-Saône et son directeur Alain Moreau, nous propose une halte, un plateau et des moyens pour répéter et jouer nos pièces, de multiples rencontres avec une équipe, une population, des publics. Cette résidence durera six ans. Joyeux chantiers municipaux.
MÊLÉES POÉTIQUES : Beckett, Genet, Cioran, Carroll, Fo, Valletti, Joyce, Noël, Cocteau, Artaud, Britten, Copi, Burroughs, Bond, Pasolini… C’est en compagnie de ces inventeurs de mots, de mondes, que nous vivons l’aventure intitulée « Le poème et les voix humaines ». Autour de chacun de ces dramatiques auteurs, il s’agit de composer la troupe idéale, hétéroclite, fervente. Et voilà les comédiens, danseurs, constructeurs, musiciens, scénographes, chanteurs, maquilleurs, éclairagistes, metteur en scène, peintres, compositeurs, administrateur, sonorisateur, costumiers… (Intermittents du spectacle) qui rêvent et réalisent une histoire pendant quelques mois, tentative d’une petite démocratie (en attendant la grande).
Quelques banderoles manifestes :
« Inventer ensemble »
« Résister par le plaisir »
« Voyager dans l’espace et dans le temps »
« La géométrie dans l’espace c’est de l’amour bien placé »
«
Ici on se parle. »
2004 : pour ses 10 ans, LE THÉÂTRE DE L’INCENDIE se met en sommeil à Saint-Etienne,
et va rêver ailleurs. Suite des aventures au THÉÂTRE DE SARTROUVILLE, Centre Dramatique National.
LE 1ER JANVIER 2013, nous réveillons le Théâtre de l’Incendie à Saint-Etienne, avec plus que jamais le désir de résister par le plaisir d’écrire et de jouer la suite.
Équipe et collaborations artistiques
LE THÉÂTRE EST UN ART COLLECTIF. La solitude n’a pas d’avenir. Le duo complice que nous formons depuis 15 ans, Slimane Mouhoub et moi est le noyau dur de l’Incendie qui permet d’activer un dialogue permanent sur les actions et les projets de la compagnie afin de composer pour chaque aventure théâtrale la troupe d’acteurs et de collaborateurs artistiques idéale. Au fil des ans des fidélités et des affinités artistiques se sont renforcées parmi lesquelles les comédiens, scénographes, maquilleuses, costumières, éclairagistes, musiciens, créateur son, régisseurs, collaborateurs artistiques, traductrices :
Dominique Pinon, Thierry Gibault, Nine de Montal, Martine Schambacher, Jean-Claude Bolle-Reddat, Amaury de Crayencour, Jessica Martin, Pierre Hiessler, Pauline Huruguen, David Houri, Vanasay Khamphommala, Stéphanie Mathieu, Eric Rossi, David Carreira, Claire Risterucci, , Françoise Chaumayrac, François Chabrier, Alain Deroo, Bob Lipman, Dominique Lentin, Laurence Vielle, Jacqueline Carnaud, Mounir Margoum, Thierry Opigez, Philippe Baronnet, Elya Birman, Eric Borgen, Eléonore Briganti, Kate Combault, Xavier-Valery Gauthier, Harry Holtzman, Laetitia Ithurbide, Sarah Laulan Jorge Rodriguez, Vincent Schmitt, Edouard Signolet, Samuel Jean, Caroline Michel, Claude Thomas, Florence Dupont, Dorothée Zumstein, Laurent Berger, Renaud Lescuyer, Elizabeth Macocco, Stéphane Bernard, Rémi Rauzier, Xavier Boulanger, Vincent Nadal, Mireille Mossé, Catherine Germain, Olivier Constant, Philippe Duclos, Odja Llorca, François Cervantes, Jean-François Pauvros, David Greilsammer, Albert Delpy, Franck Thevenon…
Projet 13-15
Après neuf années en compagnie avec le Théâtre de l’INCENDIE (1994/2003), puis neuf années à la direction du Centre dramatique national de Sartrouville, (2004/2012), nous réveillons la compagnie, à Saint-Etienne, avec un projet triennal qui s’articulera autour de trois axes complémentaires : la création dramatique et la diffusion du répertoire, la recherche, la transmission.
1 - CREER
Œuvres du répertoire, pièces d’auteurs vivants, écrits adaptés pour la scène… grandes formes ou formes légères, les projets que nous proposerons viseront le sens de ce que nous vivons ici et maintenant, ils raconteront le monde comme il va et comme il ne va pas, et revendiqueront dans un même élan la nécessité de la parole poétique et le plaisir du jeu d’acteur.
Deux projets dramatiques seront crées entre 2013 et 2015. Ces deux projets de créations auront en commun une même quête théâtrale : la parole, l’art de l’acteur, l’espace d’une présence formulée. Ils exploreront le langage comme révélateur et outil exploratoire de l’humain. Deux auteurs classiques, Shakespeare et Beckett posent tous deux les questions : Qu’est-ce qu’un homme ? Comment ouvrir, observer, démonter, réinventer, sur scène, un homme, avec des mots ?
Richard III de William Shakespeare, dans une nouvelle traduction de Dorothée Zumstein, inaugurera ce nouveau projet. A cette occasion, nous poursuivrons notre compagnonnage artistique né en 2007 lors de la création du Roi Lear avec l’acteur Dominique Pinon qui interprètera le rôle titre. Il sera entouré de neuf comédiens : Thierry Gibault, Nine de Montal, Martine Schambacher, Jean-Claude Bolle-Reddat, Amaury de Crayencour, Jessica Martin, Pierre Hiessler, Pauline Huruguen, David Houri.
L’exploration de ce monument du théâtre mondial, de cette « Pièce/Personnage » et de sa construction à vue, en adresse publique. Comment une royale réunion de famille, devient un champ de cadavres, et puis revient… en cohorte tourmentante de fantômes actifs. Autant d’évènements, autant d’occasions pour une troupe d’acteurs cherchant un langage et un jeu directs, presque brut, pour incarner et diffuser publiquement l’ « irrésistible ascension » d’un monstre. Une tragédie à bout de souffle, convoquant la présence dramatique pour incarner la terreur, le courant immémorial et fascinant du pouvoir, pulsion destructrice et, paradoxalement, carburant de vie qui traverse l’homme, quelle que soit son époque, quelles que soient ces guerres. Un des plus beau « portrait du mal » jamais brossé par un dramaturge. Une pensée, un souffle, une partition inépuisable, un matériau où puiser, une question brûlante à poser, à éprouver collectivement.
Les répétitions sont prévues à partir de novembre 2013, et la pièce sera créée dans le premier semestre de l’année 2014.
Le Théâtre de l’incendie produira cette création. Des partenariats se consolident autour de ce projet avec notamment les coproductions des Centres dramatiques de Vire, de Sartrouville, des soutiens de la Comédie de Saint-Etienne, du Théâtre de Villefranche sur Saône, du T2G, du Centre dramatique régional de Tours …
En attendant Godot de Samuel Beckett, sera notre seconde création.
NOTES D’INTUITION
Vivre et inventer
Il est toujours urgent et rassérénant, de faire entendre, de se faire surprendre par l’actualité et l’éternité d’un texte fondamental. Celui qu’on classait au XXème siècle dans le Théâtre de l’absurde, me semble une haute entreprise de l’art et de la raison mis en regard avec l’absurde de notre monde en crise, et du grand marché consumériste qui, lui, n’attend rien, pour noyer toute tentative de dialogue humain. En attendant Godot tourne le dos au divertissement, à la diversion, au renoncement, pour aborder joyeusement l’essentiel.
Attendre…Esperar…
L’homme attend quoi ? Peu importe finalement, que ce soit du travail, le train, l’amour, le Grand Jour, Dieu, la libération, un passeport, un repas, la mort, un manteau. L’homme a mille raison d’attendre. Ce qui est troublant – splendide mystère humain – c’est sa force, sa pulsion de vie, sa capacité à attendre, à espérer, à inventer. Cette énergie – parfois inquiète et torturée – mais, osons le dire, cette joie de durer.
Les raisons d’attendre, le désir, la folie ou le bonheur d’attendre sont plus intéressants à définir, à interroger que l’identité de Godot (identité sciemment cryptée par l’auteur pour déployer ses possibles - « Du reste il existe une rue Godot, un coureur cycliste appelé Godot ; comme vous voyez les possibilités sont presque infinies » répondit l’auteur.).
Et nous qu’attendons-nous ? Quel est ce fol espoir qui nous tient debout dans la catastrophe ?
Je vois dans Godot, en l’attendant, une tentative de définir l’humain – un combat contre l’absurde, une entreprise délicate et héroïque de civilisation, de civilité, de se tenir debout dans la catastrophe. Une oeuvre dramatique existentielle, mais aussi l’œuvre engagée d’un auteur politique. Des ruines de l’après guerre aux crises d’aujourd’hui, Godot est la tentative toujours recommencée de ne jamais renoncer au nom d’humain.
Maintenant je vais jouer
Attendre à deux, c’est commencer à jouer, en attendant…
Vladimir et Estragon nous font face et interroge l’homme, à la manière de deux enfants, de deux exilés au monde, et font apparaître – en attendant… - un nouveau monde avec de nouveaux mots, de nouveaux jeux.
Comme chez les aînés Chaplin et Keaton, c’est l’invitation à une ballade entre burlesque et mélancolie sur le chemin d’un temps et d’un espace relatifs, la jubilation d’un dialogue socratique sur le terrain vague, d’un éblouissant duo de clown. Un ping-pong existentiel, un duel, une étreinte, avec les chocs et la tendresse mêlés propre aux vieux couples.
Avec la mémoire et la musique des compères au long cours, les mots et les corps vagabonds se rapprochent, se chamaillent, s’attrapent, s’engueulent, ne se lâchent plus, se disent adieu et ne se quittent jamais…solitaires, solidaires… Le tragique est un carburant, un ressort. « Rien n’est plus drôle que le malheur ». On aborde le désespoir, on se penche au bord du gouffre, et on finit toujours ici par se pendre…au cou de l’autre. La quête philosophique débouche sur un besoin fou de chaleur humaine. La noirceur apparente de la situation débouche sur une lumière inattendue.
Attendre à quatre, et c’est déjà l’humanité toute entière…
Les visiteurs Pozzo et Lucky semblent des représentants de l’ancien monde, les rescapés d’un autre temps, ou bien les éternels dominant/dominés et leur perpétuel cirque tragicomique. Le silence de Lucky comme une question au monde, sa parole subite comme un fleuve asséché qui resurgit et déborde de tous les côtés, de toutes ses pensées en lambeaux. Vieux mots vidés de leurs sens, machine au bord de l’explosion ou bien urgence de renaître, nouvelle musique à inventer ?
Ecce homo, c’est le jeu des enfants…en attendant d’être grands.
Comme chez le maître Shakespeare, Tragédie et Comédie se sont retrouvées, et on s’inquiète, et on rit, de la cruauté, de la sauvagerie des rapports humains, et on s’étonne du plaisir de se retrouver. Difficulté d’être, rire énorme et mélancolie soudaine. C’est la chute dans le temps, puis la chute hors du temps, l’éternel retour, le voyage immobile, l’homme passé à la loupe, avec tendresse et lucidité. Samuel Beckett a déposé une charge qui n’en finit pas d’exploser.
Beckett, auteur politique, quoi qu’on ait dit, relie les étoiles et les navets, il invite le philosophe, le clown et le spectateur à la même table pour résister par le plaisir.
Il faut continuer. Je ne peux pas continuer. Je vais continuer.
La manière avec laquelle nous souhaitons porter cette œuvre à la scène est simple et radicale. Il s’agira d’être les lecteurs passionnés, les interprètes têtus d’une géniale symphonie, les arpenteurs d’une partition dramatique totale. Le texte, la ponctuation, les didascalies sont les balises d’un slalom de la parole et du jeu, ceux-ci appelant l’espace juste, l’espace et la lumière entrant en vibration avec la situation. Cette histoire là m’apparait fluide et directe, rythmée, proche d’un réalisme visité par l’expressionnisme (c’est à dire de la vraie poésie concrète). On pourrait parler de jouer le « tonus d’attendre », investir, incarner…une attente pleine de vie ! Honni soit qui symbole y voit, attendre est organique.
La distribution est le premier acte fort de la mise en scène. Je convoquerai un quatuor d’acteurs (cinq avec l’enfant qui vient à la fin de chaque acte) talentueux, engagés et partageurs. Des athlètes du verbe, des acteurs habité par la présence, prompts à restituer la dimension concrète, humaine, et en même temps l’étrangeté, la densité propre aux personnages et aux situations inventées par Beckett.
Explorer aujourd’hui cette formidable machine à jouer, c’est affirmer le désir d’ouvrir le maximum de niveaux de lecture de cette œuvre rayonnante, en permettant à tous, futurs spectateurs, d’être des partenaires actifs et enchantés de l’œuvre, du voyage.
Je me souviens de ces paroles dans une chanson de Léo Ferré : Les gens il conviendrai de ne les connaître que disponibles, à certaines heures pâles de la nuit, avec des problèmes d’hommes, simplement, des problèmes de mélancolie… et de cette réponse de Bram Van Velde à qui l’on demandait la raison des coulées de peintures sur certains de ses tableaux : « Mais… la vie coule ! »
Ce qui me fascine avec le théâtre c’est effectivement de pouvoir réunir dans un même élan le savant et le populaire, et d’affirmer, des premières répétitions aux dernières représentations le désir de travailler à ouvrir ensemble, et à offrir à tous l’œuvre la plus exigeante, comme objet sensible élargissant la perception et éveillant la pensée. Et tout cela dans la plus grande joie d’être. Attendre quelque chose ensemble.
Nous créerons cette pièce dans le cadre de l’Estival de la Bâtie d’Urfé en juillet 2015 et préparons une tournée de création pour la saison 15/16.
Le répertoire : convaincu que le temps, l’épreuve de la durée est une richesse pour une pièce, pour une équipe d’acteurs, pour la vie d’une mise en scène et la rencontre avec les publics, nous travaillerons à la création d’un répertoire de la compagnie.
Ainsi, dès l’année 2013 deux pièces contemporaines seront au répertoire :
Sainte dans l’Incendie qu’interprète la comédienne Laurence Vielle sera joué :
Au Théâtre des Halles en Avignon les 9 et 10 février 2013, au Théâtre du Rond-Point à Paris du 21 avril au 26 mai 2013, au Centre dramatique national de Montpellier du 28 au 31 mai 2013, à Saint-Benoit de la Réunion…, une tournée se construit pour la saison 2013/2014.
A portée de Crachat, de l’auteur palestinien Taher Najib, qu’interprète le comédien Mounir Margoum, sera joué :
A la Comédie de Ferney Voltaire les 15 et 16 mars 2013, au Centre dramatique régional de Vire les 15, 16 et 17 mai 2013, au festival V.O en Soissonnais le 20 mai 2013, une tournée se construit pour la saison 2013/2014 avec un accueil au Théâtre du Rond-Point au printemps 2014.
2 - CHERCHER : pour un laboratoire au long cours
Parallèlement aux spectacles crées et diffusés, la recherche, l’expérimentation sont une dimension essentielle de notre travail. Il s’agit de poser comme ambition et rigueur artistiques, le temps et l’espace du rêve et de sa mise en jeu, indispensables ressources de notre art collectif.
Nous désirons explorer des textes d’hier et d’aujourd’hui et les mettre à l’épreuve du jeu. Nous souhaitons confronter de nouvelles écritures avec les « arts frères » (le son, la musique, le cinéma, …). En relation avec chacune des œuvres explorées, acteurs et collaborateurs (cinéastes, traducteurs, auteurs, musiciens, éclairagistes, danseurs, circassiens etc.) seront choisis et invités.
Notre travail d’expérimentation poursuivra plusieurs chantiers concrets :
Théâtre et cinéma : nous réaliserons un travail théâtral et cinématographique à partir de l’oeuvre de Paul Claudel : Tête d’Or. Accompagné du réalisateur Pierre Grange, des comédiens : Philippe Baronnet, Olivier Constant, Albert Delpy, Nine De Montal, … et des musiciens Jean-François Pauvros, Bob Lipman, Dominique Lentin. Ce laboratoire constituera le début d’un dialogue entre langage théâtral et langage cinématographique, recherche que nous souhaitons approfondir pendant les trois années à venir.
Théâtre radiophonique : Tous ceux qui tombent, pièce radiophonique de Samuel Beckett, est le matériau d’un théâtre de voix et de sons. Elle propose dix rôles, dix voix, (un record dans les œuvres théâtrales de Beckett). Nous réunirons à cette occasion dix acteurs : Martine Schambancher, Albert Delpy, Elya Birman, Philippe Baronnet, Nine de Montal, Eric Borgen, Mireille Mossé, Thierry Gibault etc. et le créateur son François Chabrier. Nous avons la volonté que ce laboratoire dramatique aboutisse à un enregistrement, puis à une édition originale dans le cadre d’un partenariat avec les Editions de minuit et à une diffusion radiophonique dans le cadre d’un partenariat avec France culture.
Théâtre et musique : A la suite des mises en scène récentes d’opéra Le Château de barbe bleue de Bela Bartok, La Voix humaine de Poulenc, l’Opéra de quat’sous de Kurt Weill et Bertolt Brecht, nous poursuivrons la recherche d’un théâtral musical avec les collaborations des pianistes et chefs d’orchestre David Greilsammer et Samuel Jean.
3 - TRANSMETTRE
La transmission a toujours été essentielle dans les projets que nous avons développés. Nous nous inscrirons chaque saison dans des dispositifs de formation à destination des comédiens professionnels. Soit à l’invitation de structures : en 2013 nous animerons une formation théâtrale au Théâtre Carouge à Genève, une formation en direction des « compagnons » au CDR de Rouen et une troisième à destination des circassiens de l’Académie Fratellini à Saint-Denis.
Nous serons aussi à l’initiative de projet de formation, dans le cadre de la formation professionnelle continue, dans le cadre des stages AFDAS ou en collaboration avec l’association des Chantiers Nomades avec lesquels nous avons collaboré à plusieurs reprises.
A côté de la transmission en direction des comédiens professionnels nous souhaitons poursuivre notre engagement dans des actions de formation ou de sensibilisation en direction des publics amateurs. Ceci dans le cadre de l’accompagnement de la diffusion de nos créations dans les théâtres partenaires ou à l’invitation de structures dans le cadre d’actions spécifiques de développement des pratiques amateurs.
Le Théâtre de l’Incendie sera basé à Saint-Etienne, en région Rhône-Alpes, et aura vocation à rayonner sur l’ensemble du territoire national.
Partenariats
Le Théâtre de l’Incendie est conventionné par
- le Ministère de la Culture et de la Communication, Drac Auvergne-Rhône-Alpes
- la Région Auvergne-Rhône-Alpes,
- le Département de la Loire,
et subventionné par :
Le Théâtre de l’Incendie est compagnon artistique
La compagnie est en lien avec différents acteurs
artistiques et culturels régionaux et nationaux :
- Le groupe des 20 Rhône-Alpes,
- Loire en scène,
- Le Théâtre du Rond-Point,
- L’académie Fratellini,
- Le Centre dramatique régional de Vire,
- La comédie de Saint-Etienne,
- L’Opéra théâtre de Saint-Etienne,
- Les Editions de Minuit,
- Les Solitaires Intempestifs,
- Le Jeune Théâtre National,
- Etc Caraïbe,
- Théâtre-contemporain.net,
- Théâtre le Public,
- Théâtre des halles,
- …
Éditions
- » THÉÂTRE DE L’INCENDIE 1994-2004, 2004 - pdf 90Mo
- » MÉDÉE – EURIPIDE, nouvelle traduction de Florence Dupont , postface de Laurent Fréchuret – Editions Kimé. Ainsi que MÉDÉE, film réalisé et édité par la Copat.
- » SAINTE DANS L’INCENDIE, de Laurent Fréchuret – Editions Les Solitaires Intempestifs
- » HABITER UN THÉÂTRE
Inventer et partager un Centre dramatique national à Sartrouville,
Les Solitaires Intempestifs,
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - CDN,
2012 - pdf 39,6Mo